Comme les gens de la publicité

















« Tout mon travail est dirigé contre ceux qui ont l’intention, par stupidité ou préméditation, de faire sauter la planète ou de la rendre inhabitable. Comme les gens de la publicité, je me soucie de la manipulation précise du mot et de l’image dans le but de créer une action, pas pour sortir boire un Coca-Cola, mais pour créer une altération dans la conscience du lecteur. » (William Burroughs)

Hier en regardant le documentaire d'Arte "Beat Generation: Kerouac Ginsberg Burroughs", confirmation de William Burroughs comme seul mec sérieux de la "Beat Generation". Bon, ça se discute peut-être (avec les nombreux lecteurs de ce blog? Hum, la semaine dernière on a eu un seul visiteur, et j'ai bien peur que ce soit l'un des nôtres...) mais la répartition des rôles sautait aux yeux : Kerouac comme figure médiatique glamour et torturée (une sorte de K.Cobain conspuant ses disciples les beatniks et radotant le fantasme de sa propre disparition en forêt), Ginsberg au marketing (mentor bienveillant, lien avec les éditeurs, création de controverses et compagnie) pendant que l'étrange créature Burroughs travaille, travaille et travaille encore, exilé à Tanger... Burroughs et sa voix de spectre, Burroughs et ses problèmes de came, Burroughs qui "écrit tellement qu'il ne pense plus au sexe", Burroughs et son Festin Nu qui n'a rien perdu de sa puissance après un demi-siècle tandis que "Sur la route" est devenu une bible pour Erasmus à la recherche d'inspiration pour le scénario du prochain navet façon Into the wild. Vers la fin du documentaire, on voit un Burroughs en pleine lecture publique : la scène est terrifiante, et en dit plus long que n'importe quel article.

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