Les flingues en moins

Le hasard m'a amené vers Green Room au lendemain de Breizhskin, mais n'y voyez surtout pas un début d'obsession. 


Green Room, selon certains, c'est "une série B miraculeuse, le genre de bobines qui pullulaient dans les années 70 et 80 et se font de plus en plus rares sur nos écrans." N'étant pas un fervent cinéphile, je me garderai bien de les contredire. La raison pour laquelle on m'a conseillé ce "survival ultra-violent et constamment sous tension" (là encore, je confirme), c'est pour son utilisation d'un univers narratif punk-rock. Étant familier de ce milieu, j'ai eu plus d'une occasion de le voir malmené par le septième art, à base de crêtes, junkies et autres abrutis fans des Pistols. Ici on n'échappe pas au crêteux de service, mais surprise : il n'est que secondaire, et se voit rapidement traiter de "fashion punk". Du reste, avec humour et justesse, le film montre ce qu'est un jeune groupe punk en 2016 : une bande de nerds gentils mais grandes-gueules, sillonnant les routes pour jouer devant quelques personnes dans les pires trous paumés. On a droit au promoteur bien intentionné qui fait tout de travers, et à l'interview pour une obscure station-radio. On parle de "l'invisibilité sur les réseaux sociaux" comme marque de crédibilité underground, et la fameuse question "Si tu devais choisir un seul groupe à emmener sur une île déserte..." sert de running gag jusqu'à la dernière seconde. Alors voilà : si quelqu'un se demande ce qu'est le punk-rock au vingt-et-unième siècle, qu'il regarde Green Room. Les flingues et les bras arrachés en moins, la peinture est fidèle.

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