Breizhskin, ou la descente aux enfers de deux jeunes skinheads, et "pas de ceux qui écoutent du reggae".
A la base j'ai ouvert ce livre pour le travail de Craoman, spécialiste de l'illustration mutante aux traits nets et épais. Ici, son attachement au détail fait suinter les personnages de stupidité, de lâcheté et de haine, voir les trois dans ses meilleurs moments. Et puis j'ai refermé l'ouvrage bluffé par ses qualités narratives : chaque dessin, chaque ligne de texte remplit son triple but de caractérisation, d'avancée de l'intrigue et de plongée dans le glauque. Si l'épilogue m'a laissé perplexe, de petites clarifications sur le site de Dav Guedin m'ont permis de mieux cerner l'intention. J'aurais tout de même préféré une fin plus tragique (que le protagoniste se fasse lyncher après sa rédemption... Ou qu'il n'évolue pas, ou empire), d'autant que la plupart des fictions sur les skins nazis se terminent sur de similaires reniements, me semble-t-il (peut-être à l'exception du grand Made In Britain?). Ce qui n'enlève rien à une histoire aussi terrifiante qu'ancrée dans le réel, prouvant si nécessaire que pour plonger dans l'horreur, nul besoin d'invoquer d'improbables dragons: il suffit d'ouvrir les yeux, et de ne pas avoir peur du noir.
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